Lou plus belle que jamais entra sur scène le cœur battant, elle prit son violon délicatement dans un murmure et elle lui dit : « On va assurer Kitty ! » Encourager son violon lui donnait, à elle aussi, du courage. Elle s’inclina face à la foule qui hurlait de joie, elle n’avait pas peur de cette euphorie ni des centaines de spectateurs qui la faisaient. En son cœur encore candide, ils étaient comme une famille qu’elle voulait rendre heureuse. Ainsi, elle leur répondit d’un immense et sincère sourire avant d’ajuster son violon. Les premières notes retentirent talentueuses, harmonieuses accompagnées bien vite en anglais, langue de Tropica, d’un chant émouvant et aussi puissant que fluide  et caressant. La musique envoûtante de l’ingénieuse jeune star semblait emplir chaque millimètre de la salle, retenant le souffle des plus sévères. Lou n’avait que seize ans et sa voix et son violon attiraient déjà foules, elle progresserait encore, peut-être verrait-elle alors ces concerts d’un œil plus adulte mais pour le moment elle chantait tout en jouant du violon pour cette famille d’inconnus qui  en son innocence l’aimaient autant que sa musique et sa voix :

« Peu importe le vent qui nous emporte,
Peu importe le temps à notre porte,
Mon cœur tel un merveilleux cheval blanc,
Galope au rythme de l’océan,

Mille fées viendront ce soir,
Couronner notre belle histoire,
Faire briller une lueur d’enchantement,
Dans un rire d’enfants,

Les dragons danseront,
Les elfes se courtiseront,
Tu resteras près de moi,
Main dans la main,
Deux sous un même toit,

Avancer pas reculer,
Murmurent les fleurs enchantées,
Les sirènes, elles, parcourent la mer,
A-t-on vu jamais une sirène abandonner l’océan ?
   
La vie qui pulse en toi,
Personne ne te la volera,
Même quand il fait sombre sans espoir,
Entends tu le chant des arbres ?

Ils te bercent, te prennent dans leur feuillage,
Pour que tu vois les étoiles,
Parfois le cœur est écorché,
Un tapis volant t’amènera au magicien,

Il n’y a de baguette magique pour guérir les blessures,
Mais rêver de licornes et de fées pour se réchauffer ,
Est notre feu de cheminée,
Et quand de ce rêve enchanté,
Tu te réveilleras,
Le soleil sera rien qu’à toi. »

Après de nombreuses autres chansons accompagnées de son violon, le concert se finit et Lou allait quitter la scène quand elle entendit quelqu’un tomber non loin de la scène, sûrement en raison de la foule plus qu’enthousiasme. Inquiète et bien que sachant que ce geste lui vaudrait réprimande elle s’accroupit au bord de la scène pour tendre la main à celui ou celle qui avait chuté dans un enfantin et pur regard inquiet, malgré le maquillage, elle dit : « Est-ce-que tout va bien ? »